26 research outputs found

    L'Ă©crivain de profil(s)... Facebook. RĂ©flexion autour d'une photographie de profil de Victoria Welby

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    « Opérant la distinction entre l’auteur littéraire et la fonction auteur à laquelle peut désormais prétendre n’importe quel usager de l’outil numérique, Étienne Candel et Gustavo Gomez-Mejia suggèrent qu’« au-delà de la compétence technique de l’auteur, la valeur littéraire relèverait en particulier des connotations attribuées au prestige d’une technologie ou d’une marque à laquelle il associe son nom. Dans ce cadre, l’œuvre littéraire apparaîtrait comme indissociable de la strate des discours tenus à son sujet comme production technique[ref.] ». En d’autres termes, afin d’affirmer la littérarité de son travail d’écriture numérique, l’auteur aurait tout intérêt à s’associer explicitement à la célèbre marque à la pomme plutôt qu’à une autre enseigne de moindre prestige. Car « ce n’est pas tant “lire” qui compte que “lire sur iPhone”, ni tant “écrire” que “écrire sous Java”2 ». Devant un tel constat, sans doute aussi regrettable que problématique (comment évaluer, notamment, ce critère de notoriété? Quelle en serait la pérennité?), notre attention sera immédiatement attirée par une annonce originale... » [Introduction

    L’esthétique loufoque chez Éric Chevillard (incongru, topoï, série)

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    Les récits d’Éric Chevillard appartiennent sans conteste à la catégorie des « fictions joueuses » décrites par Bruno Blanckeman (2002, p. 61) en ce qu’ils entretiennent un rapport ambigu avec la littérature, souvent détournée au moyen de la parodie, du pastiche ou d’une esthétique loufoque. Cet article propose un petit essai de typologie du loufoque chez Éric Chevillard au travers de trois œuvres, « Du hérisson » (2002), « Le vaillant petit tailleur » (2003) et « Oreille rouge » (2005), dans lesquelles on identifie cette pratique du détournement générique. Il met ainsi en évidence trois traits majeurs du loufoque : l’incongru, le détournement des topoï et l’écriture sérielle. [...]The narratives of Éric Chevillard belong unquestionably to the category of the "fictions joueuses" described by Bruno Blanckeman (2002, p. 61) in the fact that they maintain an ambiguous relationship with the literature, often diverted by means of the parody, of the pastiche or of an zany aesthetics. This article proposes a small essay of typology of the loufoque at Éric Chevillard, through three works, « Du hérisson » (2002), « Le vaillant petit tailleur » (2003) and « Oreille rouge » (2005), in whom we identify this practice of the generic diversion. It also brings to light three major lines of the loufoque : the incongruous speech, the diversion of the topoï and serial writing

    La victoire du lobby gallinacé, ou les enjeux de la révolution numérique dans l'oeuvre photofictionnelle de Joan Fontcuberta

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    Face à l’émergence de la culture numérique, le marché de l’image subit depuis plusieurs années une série de mutations : obsolescence de l’argentique, difficultés des services photos de la presse écrite. Quel écho donnent les artistes, photographes ou écrivains, à cet état de crise avant tout économique du fait photographique? Assisterait-on vraiment à la mort du photographique? Cet article propose de mesurer l’impact de la révolution numérique à travers le prisme des photofictions de Joan Fontcuberta. Rejetant aussi bien les interprétations téléologiques qu’apocalyptiques de cette transition technologique, Joan Fontcuberta prend acte d’une désindexation du fait photographique, et signe une oeuvre résolument photolittéraire.With the emergence of digital culture, photography is changing from film obsolescence to the suppression of photography staffs in several newspapers. How do the artists, photographers and writers react to this economical crisis of photography? Are we really entering a post-photographic era? This article suggests to measure the impact of the digital revolution through the prism of Joan Fontcuberta’s photofictions. Rejecting both apocalyptic and teleological interpretations of this technological transition, Joan Fontcuberta ratify the end of the indexical function of photography

    Les virtualités du sténopé dans « Le Retour imaginaire » d’Atiq Rahimi

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    Collection : InterférencesDepuis quelque temps déjà, le bruit court que nous serions entrés dans « l'ère du virtuel », sans que l'on sache très bien ce qu'une telle expression signifie - et qui, d'ailleurs, cache une grande confusion avec l'avènement des nouvelles technologies numériques. Si, incontestablement, l'outil numérique aura marqué le tournant du XXIe siècle, la révolution souvent promise se traduit par davantage de permanences que de ruptures : c'est ainsi que, dans le champ de la photographie, on n'en finit plus d'attendre la disparition définitive de l'argentique, dont la mort est sans cesse reprogrammée. [...

    Dibutade 2.0 : la "femme-auteur" à l'ère du numérique

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    Prenant le parti d’étudier la culture numérique émergente selon des rapports de continuité plutôt que de rupture, cet article envisage la question de l’auctorialité féminine sur le web au regard du mythe antique de Dibutade. Il semble en effet que Dibutade, en sa qualité de figure fondatrice de nombreuses pratiques artistiques, nous permet de porter un éclairage tout à fait intéressant sur la façon dont certaines bloggeuses affirment leur statut de femme auteur, jouant rôle majeur et moteur dans l’émergence et la reconnaissance d’une littérature numérique (conçue en ligne, publiée en ligne). Les analyses conduites dans cet article entendent souligner le potentiel esthétique de certaines pratiques d’écriture en ligne souvent ignorées par les études littéraires : les profils Facebook, les blogues érotiques voire pornographiques.This paper considers the question of female authorship on the web through the ancient myth of Dibutades. Indeed it seems that Dibutades, as a founding figure of many artistic practices, can clarify how some bloggers assert their authorship online, playing a significant and leading role in the emergence and in the recognition of a digital literature (a literature designed and published online). The following analyzis intend to emphasize the aesthetic potential of some online writing practices often ignored by literary studies, such as Facebook profiles and erotic or pornographic blogs

    La littérature à l’ère photographique : mutations, novations, enjeux : de l’argentique au numérique

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    Travail réalisé en cotutelle avec l'Université Rennes 2 (France)Désormais, nous sommes tous photographes. Nos téléphones intelligents nous permettent de capter, de modifier et de partager nos clichés sur les réseaux en moins d’une minute, tant et si bien que l’image photographique est devenue une nouvelle forme de langage. Réciproquement, serions-nous également tous écrivains ? Il existe en effet une véritable légitimité historique à penser que la notion d'écrivain, comme celle de photographe, s'étend le long d'un paradigme allant de la « simple » possession d'une aptitude technique jusqu'à la gloire des plus fortes figures de la vie culturelle collective. Cette thèse vise à déterminer comment se constitue une nouvelle mythologie de l’image photographique à l’ère du numérique, comprenant aussi bien la réévaluation du médium argentique vieillissant que l’intégration d’un imaginaire propre à ces technologies dont nous n’avons pas encore achevé de mesurer l’impact culturel sur nos sociétés. À cet égard, la perspective littéraire est riche d’enseignements en termes culturels, esthétiques ou même ontologiques, puisque la littérature, en sa qualité de relais du fait photographique depuis près de deux siècles, a pleinement participé à son invention : c’est là du moins l’hypothèse de la photolittérature. En cette période de transition technologique majeure, il nous revient de cerner les nouvelles inventions littéraires de la photographie, pour comprendre aussi bien les enjeux contemporains du fait photographique que ceux de la littérature.Nowadays, we are all photographers. Our smart phones allow us to take, edit and share our snapshots on social media in less than a minute, to the extent that the photographic image has become a new form of language. Reciprocally, have we all become writers as well? There truly is historical legitimacy in seeing the notion of the writer, like that of the photographer, as spanning a paradigmal spectrum, running from “simple” possession of technical aptitude, to the glory of the loftiest figures in our collective cultural life. This thesis aims to determine how the new mythology around the photographic image takes shape in the digital age, while also re-evaluating the aging medium of film, as well as integrating a newly imagined sphere of ideas surrounding these new technologies, for which we have yet to measure the cultural impact on our societies. In this respect, a literary perspective is rich in cultural and even ontological lessons, since literature has interacted with photography for nearly two centuries, and thus contributed to its invention : this is at least the central hypothesis of photoliterature. In this period of major technological transition, we must therefore identify photography’s new literary inventions, so that we can better understand the contemporary issues surrounding both the worlds of photography and literature

    La réinvention du passé

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    La nature des contenus documentaires qui circulent aujourd’hui sur le web, tout comme la façon dont ces documents (qu’ils soient numérisés ou « natifs-numériques ») sont diffusés, édités ou encore (re)contextualisés, n’ont rien de neutre : elles impliquent une certaine idée du passé qui, sous l’effet des nouvelles technologies et de notre culture numérique, a connu ces dernières années de profondes mutations. Matteo Treleani, dans son ouvrage « Qu’est-ce que le patrimoine numérique? » (Le bord de l’eau, 2017), s’est donné pour mission de baliser et de comprendre cette nouvelle conception du passé, pour en mesurer les conséquences sur nos logiques de production, de transmission et de réception des archives. Dans une perspective sémiologique, il dresse un état des lieux des mutations épistémologiques de la fabrique des archives, invitant à repenser nos pratiques patrimoniales et notre rapport au passé.The nature of the documents circulating on the web, as well as the way in which these documents (whether digitized or "native-digital") are disseminated, edited or even (re)contextualized, are not neutral : they imply a certain idea of ​​the past which, under the influence of new technologies and of our digital culture, has deeply changed in recent years. In his essay "Qu’est-ce que le patrimoine numérique"? (Le bord de l’eau, 2017), Matteo Treleani studies this new conception of the past, to measure its consequences on our logics of production, transmission and reception of archives. In a semiological perspective, Treleani makes an inventory of main epistemological changes in the way we are dealing with archives, and incites us to rethink our preservation practices as well as our relationship to the past

    « Chercher les forces obliques » : poétique anamorphique dans l’œuvre photolittéraire de Lydia Flem

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    En 2008, alors qu’elle est en chimiothérapie pour traiter un cancer du sein, l’écrivaine belge Lydia Flem commence à photographier une série d’objets colorés et hétéroclites mis en scène par ses soins. Ces tableaux photographiques, à l’articulation du visuel et du textuel, vont exercer une influence majeure sur son travail d’écrivain. Cet article explore le tournant photolittéraire de l’œuvre de Lydia Flem, en insistant sur la poétique originale qui s’y déploie : une poétique anamorphique, qui joue des principes de décalage, de déplacement entre le texte et l’image.In 2008, as she has chemotherapy to treat breast cancer, Belgian writer Lydia Flem begins to photograph a series of colorful and heterogeneous objects. These conceptual pictures, both visual and textual, will have a major influence on her own writing. This article explores the photo-literary turn in Lydia Flem’s work, focusing on its original poetics: an “anamorphic” poetics, which plays on the principles of displacement and discrepancy between text and image

    Le fait littéraire au temps du numérique. Pour une ontologie de l’imaginaire

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    Souvent conçues comme le vecteur de changements majeurs, les pratiques numériques constituent une occasion de mieux comprendre le fait littéraire en faisant apparaître de manière plus explicite que jamais des aspects ontologiques qui, en tant que tels, ont une valeur atemporelle. En particulier, et c’est l’objet de cet article, le fait numérique donne l’occasion de réinvestir une problématique qui parcourt l’ensemble de la réflexion sur le statut de la littérature depuis Platon et Aristote : celle du rapport entre littérature et réalité, dont Sartre et Derrida avaient déjà œuvré à déconstruire l’opposition au XXe siècle. Selon nous, le numérique souligne l’absence de séparation entre symbolique et non-symbolique, nous empêchant de penser une rupture entre imaginaire et réel. Pour rendre compte de cette structure, nous nous appuierons sur le concept d’éditorialisation, qui vient désigner l’ensemble des dispositifs permettant la production de contenus dans l’espace numérique en tenant compte de la fusion entre espace numérique et espace non numérique. À travers des exemples littéraires – Traque Traces de Cécile Portier et Laisse venir d’Anne Savelli et Pierre Ménard – nous démontrerons comment la littérature participe aujourd’hui à l’éditorialisation du monde, enterrant ainsi définitivement le dualisme imaginaire-réel pour lui préférer une structure anamorphique.Often considered a vector for major change, digital practices represent an opportunity through which to better understand literature and literary space by revealing, more explicitly than ever before, ontological elements that have, as such, timeless value. In particular, and as is the focus of this article, digital creation offers an opportunity to revive a debate that has persisted throughout the history of thought on the status of literature dating back to Plato and Aristotle : that of the relationship between literature and reality, the opposition of which Sartre and Derrida had already sought to deconstruct during the 20th century. We find that digital space highlights the absence of separation between symbolic and non-symbolic, thereby preventing us from considering a break between imaginary and reality. To address this structure, we turn to the concept of editorialization, which refers to the set of devices that allow for content production in digital space while accounting for the fusion of digital and non-digital spaces. Through literary examples – Traques Traces by Cécile Portier and Laisse venir by Anne Savelli and Pierre Ménard – we will demonstrate how literature today participates in editorializing the world, therefore definitively burying the imaginary-reality binary in favour of an anamorphic structure

    Littérature et production de l'espace à l’ère numérique. L'éditorialisation de la Transcanadienne. Du « spatial turn » à Google maps

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    As the space we inhabit is increasingly shaped by digital tools, we ask whether it is possible to shape space through editorialization. Can literature be considered a tool for production in this space? Can it help us reclaim places and territories apparently stripped by information giants of all literary value? In order to address these questions, the Canadian Research Chair for Digital Textualities team launched, in 2015, an action-research project along the Trans-Canada highway. This mythic route, crossing Canada from coast to coast, has indeed given rise to a wide range of media production: images, videos, cards, historical texts, and digital data, as well as literary narratives. Consequently, infrastructure such as highways or motels intermix with dialogue and the imaginary in constructing space. To study this hybrid space, we undertook our own Trans-Canada highway crossing, in a trip that took us from Montreal to Calgary. We documented this road trip in real time on several social networking sites in order to better understand how literature contributes to the production of space in the digital era by offering different editorialization strategies.À l’heure où l’espace que nous habitons est de plus en plus façonné par les outils numériques, pouvons-nous le façonner en l’éditorialisant? La littérature peut-elle constituer un outil de production de l’espace? Peut-elle nous permettre de nous réapproprier les lieux et les territoires en apparence dépossédés de toute valeur littéraire par les géants de l'information? Pour le savoir, l’équipe de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques a mis en place en 2015 un projet de recherche-action le long de l'autoroute transcanadienne. Cette route mythique qui traverse le Canada d’un océan à l’autre a en effet donné lieu à une large série de productions médiatiques : des images, des vidéos, des cartes, des textes d’histoire, des données numériques, mais aussi des récits littéraires. C’est ainsi que des infrastructures comme l’autoroute, les motels, se mêlent au discours et à l’imaginaire pour construire l'espace. Afin d’étudier cet espace hybride, nous avons entrepris de sillonner nous-mêmes l’autoroute transcanadienne dans un voyage qui nous a menés de Montréal à Calgary. Nous avons rendu compte en temps réel de notre « road-trip » sur différents réseaux sociaux, de manière à comprendre comment la littérature participe à la production de l'espace à l'ère du numérique en proposant différentes stratégies d'éditorialisation
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